Championnat d’Europe de course de montagne
En course de montagne, les championnats d’Europe et du monde se déroulent chaque année. Le championnat d’Europe 2016 avait lieu cette année à Arco en Italie. Etant dans ma dernière année junior, j’avais à coeur de bien faire mais je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je savais que mon niveau de forme était excellent au vu de mes compétitions précédentes. Autre point de repère, ma 19e place au championnat du monde l’an dernier au Pays de Galles.
Profitant de cette compétition pour découvrir la région en famille, je me repose bien la semaine précédent la course au bord des lacs du nord de l’Italie.
Jeudi soir, je suis rejoins par le reste de l’équipe belge. Le lendemain, nous partons reconnaître le parcours de la course. Il fait très chaud, au milieu de la journée, les 35 degrés sont atteints. Heureusement, on nous annonce que les températures baisseront durant la nuit car un peu de pluie est attendue. Pour les juniors, le parcours consistait en 4 montées et descentes pour un total de 8,540 km et 500m de dénivelé positif et négatif. Le parcours est particulièrement rapide, pas trop technique. Des escaliers, des pavés rendent cette course très attractive.
Samedi matin, il ne faisait plus trop chaud, le ciel est couvert et on nous annonce de la pluie peu après notre départ. Après avoir réfléchi un petit moment sur le choix des chaussures, je me décide pour un modèle route très léger.
Le départ se donne à plat afin de pouvoir opérer à des dépassements en début de course. On traverse donc la vieille ville d’Arco puis l’on tourne brusquement à gauche pour emprunter un étroit escalier qui monte en direction d’un vieux château situé sur une petite colline. Arrivé au-dessus du château, les coureurs devaient descendre par un chemin goudronné puis pavé assez raide afin de retourner à Arco. Au sommet de cette montée je suis en 5e position, quelques mètres derrière un Italien et un Français. Je commence à douter, je crains être parti trop vite. Je continue sur le même rythme et me concentre davantage sur ma foulée, ma respiration et la ligne idéale (c’est à dire les endroits les plus appropriés pour poser le pied).
On devait ensuite remonter jusqu’a la moitié de la première montée. Je dépasse le Français mais suis suivi de près par un autre Italien.
Après une légère descente le long d’oliviers, nous opérons à une troisième montée. Je suis côte à côte avec l’Italien mais parviens à le distancer de quelques mètres au pied de la troisième descente.
La quatrième montée est la plus technique, il s’agissait de gravir une petite colline. Le chemin est très technique et il commence à pleuvoir. Néanmoins le sol n’est pas encore très glissant, donc le fait d’avoir choisi des chaussures de route ne me porte pas préjudice. Je passe en 5e position, l’Italien m’a repris. Je me retourne rapidement dans un virage pour voir si d’autres concurrents sont en approche. Personne. Je tente de revenir sur le 4e mais préfère ne pas prendre trop de risques dans ce sentier très étroit bordé de pierres bien aiguisées. Me voilà au sommet de la colline, il ne reste plus qu’une longue descente et une dernière ligne droite avant l’arrivée. Je mets mon cerveau sur OFF et descends le plus vite possible afin de garantir ma 5e place. L’arrivée est au bout de la route, je la vois, elle me tend les bras, je ne sens plus la pluie, la douleur.
Cette 5e place est un résultat bien supérieur à tout ce que j’aurais pu imaginer. Quelques mètres avant la ligne, une petite larme coule le long de ma joue. Passé la ligne, je suis aux angyghes, je n’en reviens pas (et il me faudra du temps). Je suis content, je mérite ma glace ; glace que je n’osais pas prendre les 2 jours avant la course.
Cette course était l’un de mes trois objectifs de la saison avec Chandolin-Zinal (14 août) et les championnats du monde (11 septembre).
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