Sierre-Zinal 2016
Sierre-Zinal est un monument dans le domaine de la course de montagne. Sierre-Zinal, c’est 31 km pour les adultes, 19 pour les juniors (Chandolin-Zinal), un paysage à couper le souffle, des montées raides, des descentes abruptes, des moments de souffrance mais aussi de l’amitié et du partage.
Habitant Vercorin, depuis la fenêtre de ma chambre, je peux observer une bonne partie du parcours. Toute l’année, j’ai les yeux rivés sur l’autre versant du Val d’Anniviers. Raison pour laquelle, cette course figure parmi mes priorités de la saison.
Depuis début juillet, mes entrainements sont planifiés en vue de cet événement, car son niveau international ne permet pas la moindre faiblesse.
En 2015, parti trop vite car ayant pour objectif un podium, je n’avais pas pu tenir le rythme jusque Zinal. Cette année, nombreux concurrents de 2015, étaient revenus, ce qui me laissait difficilement envisager un podium.
Au départ, on se bouscule, car chacun tient à aborder le petit chemin quelques dizaines de mètres plus loin dans les meilleurs conditions. Au début de ce chemin, je suis en 3e position, derrière les 2e et 3e de 2015. Je ne m’affole pas, apprenant de mes erreurs, je décide de rester derrière ces 2 coureurs. Mais rapidement, je suis surpris par mon état de forme, je continue à courir alors que mes concurrents font par moment quelques pas en marchant. Continuant sur ma lancée, je décide de dépasser Paul Fluckiger et me retrouve donc en deuxième position quelques mètres derrière Andréa Prandi. Je le rattrape peu avant Tignousa et commence le sentier des planètes en tête (nom du chemin entre Tignousa et l’Hôtel du Weisshorn). Andréa me rejoint au pied de la montée du Weisshorn. Parvenant toujours à courir, je le distance progressivement alors qu’il est parfois amené à marcher. Je suis donc en tête ! Je creuse l’écart jusqu’à obtenir un peu plus d’une minute d’avance à Barneusa. Mais un violent mal de ventre me contraint à ralentir puis même à m’arrêter dans l’ultime descente. Je vous ôte les détails. C’est à ce moment qu’Andréa me dépasse, je tente de le suivre mais mon ventre m’en empêche. Un coup d’oeil derrière. Je remarque que Paul n’est pas loin, ce n’est plus le moment de réfléchir, je donne toutes le forces qu’il me reste et tente d’oublier mes soucis gastriques. Je sais que je ne reprendrai pas Andréa mais je n’ai pas l’intention de perdre une place supplémentaire. Ce sera donc en 2e position que je franchirai la ligne d’arrivée.
Comment expliquer ce que je ressens. Au départ, j’avais peur de me permettre de rêver d’un podium. Mais lorsque j’ai franchi la ligne après avoir longtemps mené, une petite touche de déception était néanmoins dans un coin de ma tête. Le résultat de cette course est pour moi une grande victoire car j’améliore de près de 3 minutes mon meilleur temps et c’est cela que je retiendrai.
Je retiendrai aussi tous les encouragements, le paysage à couper le souffle qui m’a donné beaucoup de force aujourd’hui !
Bravo à tous et MERCI !