Patrouille des Glaciers Arolla-Verbier 2018
Chaque deux ans a lieu la Patrouille des glaciers. Cette course de renommée mondiale relie Zermatt à Verbier. Un parcours plus court est également proposé, celui-ci relie Arolla à Verbier. C’est sur ce parcours que, mes coéquipiers Julien Ançay et Pierre Mettan et moi, nous nous sommes élancés. Ce parcours présente près de 30km et 2000m de dénivelé.
Tout d’abord, il y a la montée au col de Riedmatten, puis le plat de la Barmaz le long du lac des Dix, puis la montée de la Rosablance et pour finir celui du Col de la Chaux, dernier col avant la descente finale sur Verbier.
C’est donc le samedi 21 avril à 5h30 du matin que tout commence pour notre équipe.
Lors de l’échauffement, je remarque très vite que je suis très en jambes. Mes coéquipiers me disent se sentir bien aussi. Vivement le départ.
Le départ est donné par le Major Hippolyte de Weck, également associé de Forum Finance Group, mon sponsor principal.
Dans le premier mur après le départ d’Arolla, nous prenons rapidement la tête avec un rythme d’enfer. Nous sommes tous les trois skis dans skis et slalomons entre les coureurs partis de Zermatt plus tôt. Au col de Tséna Riefen, le sommet de la première montée, nous avons une avance confortable mais nous sommes partis vite. Personnellement j’ai quelques craintes, j’ai peur d’être parti trop vite.
Heureusement les descentes ne sont pas trop éprouvantes et je peux récupérer un peu. Tout comme en montée, l’équipe est très homogène en descente, on va vite sans prendre de risques, il fait encore un peu sombre.
On approche du redouté plat de la Barmaz, le long du lac des Dix. La neige est encore très dure, la progression se fait vite. Julien et moi avons pris un peu d’avance sur Pierre, on remet donc vite nos peaux pour pouvoir l’aider ensuite. Au poste de la Barmaz, nous attend Véronique Ançay, la mère de Julien, avec de quoi nous ravitailler. Après un rapide arrêt, on repart de plus belle en direction de la Rosablanche et de la foule de spectateurs qui y attendent les coureurs. Nous sommes toujours skis dans skis, chacun sert les dents et se bat pour les autres. Aucun effort n’est ménagé. Une des parties les plus dures est sans doute le long portage de la Rosablanche mais pour moi c’est un véritable plaisir que d’y monter. Je me sens vraiment bien et prends un peu d’avance sur mes coéquipiers. J’en profite pour bien me ravitailler et profite de l’instant.
Le plus dur est derrière nous mais il reste encore un dernier col à franchir avant la délivrance de l’arrivée à Verbier. Il s’agit du col de la Chaux, mon père m’y attend ainsi que Gérard Lamon, un guide et professeur de ski de Vercorin qui m’a initié au ski-alpinisme en 2009. Dans cette ultime montée, Pierre se sent vraiment bien, Julien et moi devons nous accrocher pour le suivre. Le sommet est proche, les jambes sont aux bords des crampes, on fait avec, on se reposera plus tard.
Dans la descente, on prend beaucoup de vitesse, la barre des 100km/h est franchie à plusieurs reprises. C’est pas le moment de tomber, une chute serait fatale. Chacun à son tour ouvre la voie pour ses coéquipiers et leur indique par un mouvement de bras les éventuels changements de direction.
L’arrivée nous appelle, il ne reste plus qu’à retirer ses skis et à traverser Verbier en courant pour franchir l’arrivée. Je croise ma mère et de nombreux visages connus. Ce moment est intense, je me laisse rapidement submerger par les émotions. Je ne ressens aucune fatigue, aucune douleur, seulement un indescriptible bonheur. Celui de franchir la ligne d’arrivée dans un temps incroyable avec deux amis après une course parfaitement réussie !
Merci à tous ceux qui ont fait que ce moment soit l’un des plus forts de ma vie.
Maintenant, place à quelques jours de repos avant de me remettre sérieusement à courir. Direction l’université après de longs mois d’absence passés à gambader dans les montagnes.
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