Victoire au Trail de la Pierre A Voir
Deux semaines après la course Aigle-Leysin, me voilà à nouveau sur la ligne de départ d’une course. Je suis prêt à profiter un maximum de cette journée car, en cette année particulière, personne ne sait combien de courses auront véritablement lieu d’ici la fin de l’année.
Lors de mon échauffement, je croise William Rodriguez, un colombien qui avait terminé 4e deux semaines plus tôt à Leysin et qui avait obtenu 2e à Sierre-Zinal en 2015. Face à un tel coureur, je dois m’attendre à un joli duel. Avant le départ, je revois ma stratégie de course et revisualise mentalement les points clé du parcours.
Une fois le départ donné, William et moi nous échappons à deux assez rapidement. Dans les montées, je réalise rapidement que William est plus à l’aise que moi ce jour-là. Mentalement, c’est dur parce que généralement je parviens à courir en montée sur des pentes très raides mais ce jour-là je suis contraint de les faire en marchant vite. Néanmoins, en marchant vite, je parviens à suivre de près William. Je fais un peu le yoyo derrière lui, il me distance légèrement dans les montées mais je le rattrape dès que le sentier redescend ou que l’on aborde une partie technique. Jusqu’au sommet de la montée principale, je me contente de la garder dans mon champ de vision car je sais que dans les descentes je peux facilement rattraper mon retard.
Ma connaissance du parcours fut également un avantage ce jour-là. Elle m’a permis de me préparer mentalement aux difficultés sur le parcours, planifier mes ravitaillements et anticiper les changements de direction.
Comme je l’avais imaginé plus tôt dans la course, je parviens à rejoindre et dépasser William dans la descente à 6 kilomètres de l’arrivée. Lançant mes dernières forces de la descente, je ne ménage pas mes efforts car je sais que face à tel coureur rien n’est jamais acquis.
Les derniers mètres dans Saxon sont durs mais l’arrivée est là et je peux lever les bras. En 1h46, je remporte cette course de 20km et 1350m de dénivelé. Les jambes font mal mais j’ai le sourire au lèvre et c’est ce qui compte.